Les dangers de la titrisation des crédits immobiliers

Avec un mois de janvier relativement stable sur le marché des prêts immobiliers, c’est une nouvelle menace qui pèse sur les taux : la titrisation des crédits immobiliers. Celle-ci pourrait bien faire pression à la hausse sur le niveau des taux.

Pour rappel, la titrisation d’une créance consiste à placer cette créance sur les marchés financiers pour toucher les investisseurs institutionnels.
Explications.

La titrisation des crédits à l’habitat encouragée par la Banque de France

La Banque de France a pris sa position en indiquant le besoin de développer la titrisation des crédits à l’habitat. Celle-ci permettrait aux banques de se procurer des ressources plus rapidement, en faisant appel aux investisseurs institutionnels sur les marchés financiers. Certains y voient à ce titre les prémisses d’un durcissement de la politique monétaire menée par la Banque Centrale Européenne.

Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer aurait fait part de la nécessité de développer la titrisation des crédits afin de permettre aux banques d’alléger le poids de leur dette.

La titrisation ferait pression à la hausse sur les taux

Aujourd’hui, le crédit immobilier est considéré comme partie intégrante de la politique de recrutement des banques. C’est-à-dire que ces dernières communiquent largement sur les conditions avantageuses de leur prêt, notamment en mettant en avant des taux compétitifs.

La titrisation des crédits à l’habitat aurait pour conséquence directe de resserrer les marges opérées par les banques. Ainsi, pour rester rentable, les banques seraient obligées de redresser le niveau des taux d’intérêt proposés pour conserver leurs marges sur les crédits immobiliers accordés.
La Banque de France inviterait ainsi les banques à reconsidérer leur position en terme de politique de recrutement, en accordant moins d’importance à la compétitivité de leurs crédits, quitte à augmenter les taux d’intérêt accordés aux particuliers.

Pas d’inquiétude pour le moment

Aujourd’hui, le marché des crédits est marqué par une relative stabilité. Les principaux courtiers en lignes tablent sur une appréciation progressive des taux d’intérêt, qui ne reproduiront pas le même schéma que l’année dernière.

Pour rappel, les taux d’intérêt ont établi leur niveau historique en juillet 2013 dernier, après une baisse continuelle de 18 mois , observée entre les mois de mars 2012 et juillet 2013. Les taux immobiliers ont ensuite augmenté, pour gagner en moyenne 0,2 points par rapport à leur niveau le plus bas. La relative stabilité que l’on observe aujourd’hui est toutefois menacée sur le champ macro environnementale.  Si les banques ne semblent pas jouer le jeu de la titrisation pour le moment nous suivrons cette affaire de près.