Faut-il investir dans l’immobilier en 2015 ?

Face aux incertitudes économiques, à l’absence de perspectives de reprises en 2015, le marché de l’immobilier connaît aujourd’hui une crise profonde qui nous amène, malgré la baisse historique des taux immobiliers, à poser une question simple : faut-il investir dans l’immobilier en 2015 ?

Les taux des crédits immobiliers sont au plus bas

Avec un taux moyen de 2,29 % publié par l’Observatoire Crédit Logement en janvier 2015, les taux des crédits immobiliers n’ont jamais été aussi compétitifs. Aujourd’hui, selon les chiffres donnés par notre baromètre, il est possible de contracter un prêt immobilier sur 15 ans à un taux estimatif de 2,21 % et sur 20 ans à 2,52 %, soit environ 1 point en dessous des chiffres que l’on observait au début de l’année 2014.

Dans ce contexte favorable à l’emprunt, il semblerait que les français retrouvent de l’intérêt pour le secteur de l’immobilier. Les chiffres publiés début 2015 témoignent de cette tendance puisqu’au cours des trois derniers mois, la production de crédit a augmenté de 14,8 % en valeur, par rapport aux chiffres observés il y a un an sur la même période.

Encouragée par la BCE, la baisse des taux d’intérêt vient en aide au marché de l’immobilier fortement touché par l’instabilité économique actuelle.

Si l’on compare les chiffres observés en 2008 sur le marché du crédit immobilier avec les données que l’on observe aujourd’hui, le pouvoir d’achat des français auraient augmenté de près de 20 %, par le seul jeu des taux d’intérêt.

Les prix de l’immobilier poursuivent leur baisse

Malgré cette baisse historique des taux, le marché de l’immobilier français connaît de grandes difficultés qui se traduisent par un recul du prix de vente des appartements anciens de 2,5 % entre février 2014 et février 2015. Cette évolution est moins marquée pour les maisons anciennes qui voient leur prix diminuer de 0,6 % au cours de cette même période.

La baisse des taux ne suffit pas pour palier la morosité générale observée sur le marché de l’immobilier. Si la production de crédit a augmenté de 14,9 % au cours des trois derniers mois, force est de constater les difficultés que rencontrent les propriétaires fonciers pour vendre leur bien immobilier. L’exception parisienne n’en est plus une. Aujourd’hui, les acheteurs disposent d’une marge de manœuvre plus importante et parviennent à faire baisser les prix dans la Capitale. Il semble loin le temps où ces derniers se bousculaient pour tenter de conclure l’acquisition d’un bien immobilier avant que celui-ci ne soit plus disponible sur le marché.

Concernant les disparités géographiques, en 2014, les Notaires de France avaient observé une hausse des prix de l’immobilier à Bordeaux (6%), Angers (0,3%) et à Lyon (0,1 %). Ces villes de Province particulièrement dynamiques se distinguaient du climat général par une augmentation des prix de l’immobilier dans l’ancien. Aujourd’hui, au regard des chiffres observés en janvier et en février 2015, il semblerait que ces dernières amorcent le début de la baisse des prix et s’inscrivent dans le climat général.

Est-ce pour autant qu’il faut investir dans l’immobilier ?

Malgré des prévisions relativement pessimistes, il semble légitime de porter un regard critique sur la question. Lorsque Standard & Poor’s annonce une baisse des prix de l’immobilier de 3 % en 2015, bon nombre de médias titrent : « en février 2015, les taux n’ont jamais été aussi bas. C’est le moment d’investir ».

S’il est vrai que les taux sont au plus bas, rien ne nous permet aujourd’hui de prévoir la fin de la baisse des prix dans l’immobilier. Les estimations données par Standard & Poor’s semblent relativement cohérentes et s’appuie sur le contexte économique du moment. Les investisseurs semblent découragés par l’instabilité fiscale du moment, la persistance du chômage et l’absence de perspective de reprises en 2015. Ce climat négatif les éloigne du marché de l’immobilier français.

Si la France est touchée par la crise de l’immobilier, il n’en est pas moins de l’Italie et de la Belgique. L’agence S&P prévoit à ce titre une baisse des prix de 2 % en Italie, et de 3,5 % en Belgique pour l’année 2015. L’Irlande, l’Allemagne et le Royaume-Unis devraient voir à l’inverse leur prix augmenter de 9%, 5% et 4%.

De plus, rien ne nous permet d’anticiper une hausse des taux des crédits immobiliers. Le marché de l’emprunt, particulièrement attrayant aujourd’hui, devrait l’être également à la fin de l’année 2015. Si les prix suivent les estimations données par les spécialistes, il pourrait bien être plus intéressant d’investir dans un an, une fois ces derniers stabilisés.